Si en France, le titre d’ostéopathe est reconnu depuis 2002, le concept ostéopathique tel que décrit par Andew Taylor Still aux Etats-Unis remonte, lui, à la seconde moitié du 19ème siècle.
Voici en quelques étapes clés l’histoire de l’ostéopathie.
Voici en quelques étapes clés l’histoire de l’ostéopathie.
Andrew Taylor Still, fondateur de l’ostéopathie
Andrew Taylor Still et la médecine
Andrew Taylor Still naît le 6 Août 1828 en Virginie, aux Etats-Unis. Fils d’Abraham Still, médecin et pasteur méthodiste, et de Martha Moore, Andrew fréquente peu l’école mais apprend beaucoup auprès de son père et de la nature. Très jeune, il a déjà de sérieuses notions d’anatomie grâce à la chasse qu’il pratique régulièrement.
En 1844, il commence à Kansas City des études de médecine et de chirurgie qu’il ne termine pas. Capitaine de cavalerie pendant la guerre de Sécession (1861-1865), il s’engage en tant que médecin et chirurgien, et défend ses idées anti-esclavagistes. Au cours de cette période, il approfondit encore ses connaissances en anatomie. Il va de plus en plus rejeter l’usage des drogues et des produits toxiques employés par la médecine de l’époque. En effet, cette médecine héroïque atteint ses limites face aux maladies telles que le choléra, la dysenterie ou la méningite.
Andrew Taylor Still crée le Concept ostéopathique
Andrew Taylor Still se remet lui-même particulièrement en question en 1864 lorsque trois de ses enfants meurent d’une méningite cérébro-spinale. L’impuissance de cette médecine et de ses traitements le pousse définitivement vers une autre forme de raisonnement : il passe les dix années suivantes à faire des recherches.
Il observe alors que le dos des enfants atteints de dysenterie est chaud tandis que leur abdomen devient froid. Il comprend qu’en relâchant les muscles et en ramenant la chaleur vers les intestins, les symptômes disparaissent. Il sauve ainsi dix-sept enfants d’une issue fatale. Il devient alors évident pour Andrew Taylor Still que les fièvres et les maladies sont des effets produits par des causes primaires mécaniques : le Concept ostéopathique est en train de naître.
En 1874, Andrew Taylor Still choisit l’Université de Baldwin au Kansas pour présenter ses recherches ; il essuie un refus de la part de ses Pères.
Le 22 Juin 1874, il déclare « avoir été atteint non pas au cœur, mais au pôle de la raison » en découvrant ce qu’il nommera l’ostéopathie.
Andrew Taylor Still fonde la première école d’ostéopathie
En novembre 1892, Andrew Taylor Still fonde la première école d’ostéopathie : l’American School of Osteopathy, à Kirksville. Ses premiers étudiants sont des scientifiques et des médecins, et ses enfants font partie des premiers diplômés.
En 1899, l’école compte 150 étudiants, et plus de 30 000 traitements ont été pratiqués dans le dispensaire rattaché à celle-ci. Sa réputation est grandissante et les gens viennent de loin pour s’y faire traiter.
Le 12 décembre 1917, Andrew Taylor Still meurt à l’âge de 89 ans en recommandant à ses enfants : « keep it pure, boys, keep it pure ! ». Certainement une façon de les prévenir de la difficulté de conserver intact le concept ostéopathique, et d’anticiper les dérives possibles.
L’ostéopathie, une médecine qui dérange ?
Aux Etats-Unis, les ostéopathes acquièrent le titre de médecin
C’est en 1896, dans le Vermont, que la pratique de l’ostéopathie est reconnue pour la première fois. D’autres Etats suivent l’exemple ; commence alors une lutte intemporelle entre les MD (médecins) et les DO (ostéopathes).
En 1950, une commission d’enquête aux Etats-Unis conclut qu’il n’existe que peu de différences entre les études d’ostéopathie et les études médicales. L’Etat américain propose alors aux ostéopathes d’acquérir les mêmes droits que les médecins allopathes (prescription médicale, chirurgie, obstétrique…) par l’achat, pour 65 $, du titre de Docteur en Médecine. Une majorité d’entre eux acceptent, et peu à peu, la pratique de l’ostéopathie diminue au profit des prescriptions médicales.
En Europe, les ostéopathes reviennent aux sources
C’est une poignée de résistants qui assurent la « survie » de l’ostéopathie en l’important, intègre, en Europe. En Angleterre, les premiers ostéopathes américains formés à Kirksville arrivent en 1902.
Les élèves d’Andrew Taylor Still poursuivent son travail
La « boule crânienne » de William Garner Sutherland
Journaliste à l’Austin Daily Herald, William Garner Sutherland quitte son poste pour reprendre des études en ostéopathie. Diplômé en 1900, il met en évidence le concept crânien après avoir observé les surfaces articulaires des différents os du crâne. Ce concept intègre l’ostéopathie dans les années 1950.
Martin John Littlejohn fonde la première école européenne d’ostéopathie à Londres
Souffrant de cervicalgie, Martin John Littlejohn consulte Andrew Taylor Still ; il ne quittera pas Kirksville avant d’en être diplômé en ostéopathie. Après avoir créé son propre collège à Chicago, il rentre en Angleterre où il fonde, en 1917, la première école européenne d’ostéopathie à Londres : la British School of Osteopathy. Grâce à lui, l’ostéopathie entre en Europe.
En France et en Grande Bretagne, Paul Geny développe l’enseignement de l’ostéopathie
Il faudra ensuite attendre les années 50 pour que Paul Geny monte la première structure française d’enseignement en ostéopathie. Après cinq procès, ce dernier quitte cependant l’hexagone pour la Grande Bretagne où il ouvre la très réputée école de Maidstone, à ce jour toujours une référence.